Imaginaire et réalité
De l'étayage à l'autonomie de pensée.
Du "comme un robot" à l'équilibre...
Jimminy est au coeur de ce nouvel article.
Après l'ouverture apportée par les feuilles du bouquet, une séance d'expériences avec son corps, il se lance dans des essais avec des cubes et achoppe sur la description d'images, faute de raisonnement.
Il commence par réclamer de passer sur le ballon: il s'agit de s'étirer, jambe et bras opposés, le ventre bien au milieu (on en aperçoit la base derrière le chariot), en ressentant son centre de gravité. C'est alors qu'il aperçoit le chariot dont la ficelle traîne, dépassant de dessous l'armoire, et me demande de jouer avec.
J'hésite, il semble n'avoir jamais joué avec un jouet de cette sorte, et je lui laisse le champ libre, tout en lui disant que c'est d'accord, c'est pour 2, 3 ans, tu joues alors comme si tu avais 3 ans! Et j'insiste pour qu'il le traîne derrière lui en se promenant.... "Allez, viens, mon chien" dit-il en donnant des secousses à la ficelle. Il revient au tapis, espace de jeu pour les petits, et pendant que je commente, 'mais à 3 ans on ne sait pas encore faire "comme si"', il prend les différents éléments et essaie d'en faire quelque chose.
Pendant qu'il était sur le ballon, tout au début de cette séance, je l'avais questionné sur la façon dont il comprenait avec la maîtresse (elle le prend en soutien). Je mets en mots ce que je pense des reformulations successives qu'elle doit pratiquer, souvent 3 fois, pour qu'il comprenne ce qu'on lui demande de faire. Du "tuteur" enfant mis en place par la maîtresse de l'année précédente (vite abandonné d'ailleurs), il est maintenant en soutien effectif.... J'aimerais qu'il me dise ce sur quoi il ne comprend pas pour rendre plus efficace sa réalisation avec un étayage d'une autre sorte dont je lui rappelle le principe : "je te donne des pistes et c'est toi qui trouves ce que tu vas pouvoir faire seul", mais nous avons un vaste programme. Il est temps, puisque nous travaillons sur l'inscription du temps, que nous passions à l'histoire des évènements d'une opération (j'ai préparé une fiche)... car il est loin de comprendre un énoncé de problème alors qu'il est passé en CE2, à l'ancienneté en quelque sorte.
Bien sûr, il pose les éléments verticalement, ils le font presque tous, et comme le tapis gondole, je lui propose d'aller s'installer plus loin, sur le plancher au pied de l'échelle. Il essaie tous ceux de la même hauteur, en fait une sorte de plancher en hauteur, hésite, que faire des plus grands? cherche et finit par commencer un équilibre en doublant la base en quelque sorte. Il constate "cela tient", s'exclame quand il trouve des solutions... il est en pleine construction d'une démarche. Puis il s'essaie à en faire un autre, sans le renforcer, en commençant par un pont, avec d'autres en équilibre
et je lui rappelle qu'il a déjà essayé, avec les éléments qu'il devait classer en trouvant des critères (Formes Couleurs Dimension Hauteur), sans rappeler toutefois qu'il avait ainsi construit un hamburger géant en tenant compte des couleurs (sans oublier la moutarde).
Lorsqu'il reprendra ultérieurement les pièces du Hamburger (FCDH), il supportera de les poser horizontalement, par 4 ou 5, en superposant celles qui ont une différence de taille, comme quand il joue avec les poupées gigognes. Quelque chose a pu s'organiser au cours de ces expériences...
Mais ce n'est qu'une séance au cours d'un long parcours. Cela ne peut suffire à permettre à l'enfant de se trouver, de se poser. Il reste si distractible, tellement noué à l'intérieur qu'il ne peut se main-tenir droit... Il nous faudra sûrement reprendre la dimension psycho-motrice de la prise en charge.